Suspicion d’intoxication alimentaire à la crèche : les enfants souffrent de vomissements et de diarrhée

De Frank Pfaff

Rostock - Des vomissements sévères chez de jeunes enfants ont entraîné, vendredi, à Kavelstorf près de Rostock , une importante intervention de médecins urgentistes et d'ambulanciers. Selon une porte-parole du district de Rostock, les symptômes aigus sont apparus simultanément chez neuf enfants dans la matinée.

Dans une crèche près de Rostock, plusieurs enfants souffraient de vomissements sévères. Il s’agirait probablement d’une infection à EHEC.
Dans une crèche près de Rostock, plusieurs enfants souffraient de vomissements sévères. Il s’agirait probablement d’une infection à EHEC.  © Stefan Tretropp

Par conséquent, les secours ont été alertés. Ils étaient déployés avec plusieurs véhicules et un hélicoptère afin de prendre en charge les enfants concernés et de les transporter vers les hôpitaux.

Face à une concentration de cas d’EHEC dans l’est du Mecklembourg-Poméranie occidentale, on suspectait que les bactéries productrices de toxines s’étaient peut‑être propagées vers l’ouest. Il n’est pas encore établi si les infections à Kavelstorf sont réellement dues à l’EHEC ou à des agents moins dangereux comme le norovirus. Les échantillons sont encore en cours d’analyse, a déclaré la porte‑parole.

L’Office régional de la santé et des affaires sociales (Lagus) à Rostock a jusqu’à présent signalé douze infections confirmées à l’EHEC dans les districts de Vorpommern‑Rügen et Vorpommern‑Greifswald. Parmi les patients, dix enfants et adolescents âgés d’un à quinze ans ainsi que deux adultes ont été diagnostiqués. Les sources et les modes de transmission de l’infection restent inconnus.

Selon le service de santé, cinq des enfants présentent un syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui peut entraîner la destruction des globules rouges, des troubles de la coagulation sanguine et des dysfonctionnements rénaux.

Maladie d'EHEC : les enfants sont particulièrement vulnérables

Martina Littmann, directrice du service santé de l'Office régional de la santé et des affaires sociales (LAGuS), s’est exprimée sur les maladies eHEC en Mecklembourg‑Pomméranie.
Martina Littmann, directrice du service santé de l'Office régional de la santé et des affaires sociales (LAGuS), s’est exprimée sur les maladies eHEC en Mecklembourg‑Pomméranie.  © Jens Büttner/dpa

EHEC désigne Escherichia coli entérohémorragique et fait référence à certaines souches pathogènes de cette bactérie intestinale, que l’on trouve principalement chez les ruminants.

Ces microbes produisent les appelés shigatoxines : de puissants toxines cellulaires capables, chez l’homme, de provoquer de graves diarrhées, parfois sanglantes, ainsi que le syndrome hémolytique et urémique (SHU). Les enfants sont particulièrement vulnérables, leur système immunitaire et leurs organes n’étant pas encore pleinement développés.

Les agents pathogènes peuvent être transmis des animaux à l’homme, directement ou indirectement. Une transmission interhumaine est possible par voie de contact contaminé.

Du moment de la consommation d’un aliment contaminé à l’apparition des symptômes, le délai moyen est de trois à quatre jours, selon le Bundesinstitut für Risikobewertung (BfR). Il suffit de très peu de bactéries pour déclencher une infection. L’EHEC est une maladie à déclaration obligatoire.