De Manuela Imre

Toronto/Berlin - L'actrice Nina Hoss (50 ans) a reçu un prix cinématographique international majeur pour son rôle principal dans le film « Hedda ».

Une maison, une nuit, une fête – et un tourbillon d’intrigues, de désirs et d’autodestruction : dans « Hedda » de Nia DaCosta (35 ans), le classique scénique d’Henrik Ibsen devient un intense drame de chambre sur la révolte féminine, les passions refoulées et les contraintes sociales.

Le drame, dans lequel Nina Hoss joue un rôle clé, a célébré sa première le dimanche soir (heure locale) lors du 50ᵉ Toronto International Film Festival (TIFF).

Auparavant, Hoss, qui vit à Berlin , avait été récompensée au festival par le TIFF Tribute Performer Award.

Au centre du film se trouve Tessa Thompson (41 ans), qui incarne une Hedda à la fois charmante et cruelle, vulnérable mais pourtant inaccessible. « C’est une femme qui veut mettre en lumière les aspects animaux de son entourage », a déclaré la réalisatrice à Toronto.

L’intrigue est transposée dans l’Angleterre des années 1950, tout en restant résolument contemporaine. Hedda vient de se marier, mais s’ennuie, et commence à manipuler son environnement. Ce qui débute comme une soirée festive bascule dans l’abîme : d’anciennes aspirations, des émotions refoulées et des énergies destructrices se déploient.

DaCosta ne montre pas Hedda comme une mondaine capricieuse, mais comme une femme empreinte d’un profond vide intérieur, poussée par un désir qu’elle ne parvient même pas à comprendre.

La rencontre avec Eileen Lovborg (Hoss) flotte dès le début comme une sombre présage dans l’air. Hoss, qui a déjà incarné Hedda sur scène, traverse chaque scène avec une présence imposante.

Après une chute en quête de reconnaissance, Eileen se retrouve non seulement en concurrence professionnelle avec le mari d’Hedda, mais elle la confronte également à son passé : les deux femmes furent autrefois amantes.

Aux côtés d’Imogen Poots (36) dans le rôle de Thea Clifton, se forme un triangle amoureux qui fait vaciller le monde d’Hedda — un jeu de pouvoir et de vulnérabilité que la société dominée par les hommes aime trop bien façonner, tout en la marginalisant.

« DaCosta a créé des personnages féminins incroyablement complexes et nuancés, remplis d’ambiguïtés. J’adore ça », a déclaré Hoss. Avant la première, l’actrice allemande a reçu le TIFF Tribute Performer Award.

« Cette distinction souligne sa polyvalence et son rayonnement international », a déclaré le PDG du TIFF, Cameron Bailey, lors de la remise.